• C’était un jour de février 2011, le 16 je crois, un mercredi soir. Le téléphone sonne, une dame m’appelle au secours pour un petit chien dans une cité sordide de Dreux, encore une… Elle habite au 5ème et dernier étage de l’un des innombrables immeubles de cette cité et, sur le balcon voisin du sien, mais éloigné, car situé dans l’autre cage d’escalier, un petit chien, « gros comme un chat » me dit-elle, vit dans une boîte de transport pour chat, au 5ème en plein vent côté nord, depuis… début octobre. Il pleure, il geint, la dame, qui aime les animaux, n’en peut plus. Elle me dit avoir eu mes coordonnées par une dame de plus de 80 ans, mon « indic » dans cette cité où je suis déjà intervenue pour retirer une petite York, LOLA, martyrisée par une personne handicapée.
    Le lendemain, armées de nos cartes d’enquêtrices de L’Homme et son Chien, Myriam et moi débarquons chez la dame du petit chien, à l’heure précisée par la voisine. Nous nous présentons, rentrons chez elle et commençons à la questionner sur son petit chien. Nous allons sur le balcon : 1,5 m2 au maximum, une boîte de transport pour chat et un pot de fleur avec des crottes dedans… Rien d’autre, pas d’eau… Nous rentrons avec le chien, un petit croisé Jack Russel – Cavalier King Charles, adorable, il nous fait une super fête, trop content que l’on s’intéresse enfin à lui. La longueur de ses griffes en dit long sur l’exercice qu’il peut faire. Nous reprenons les questions, pourquoi, pourquoi ce petit chien de poche vit-il sur le balcon ? Réponse déconcertante, mais répétée maintes fois : « Pour qu’il soit à son aise ! » « À son aise, mais madame, il fait si froid, le vent au 5ème étage côté nord, c’est mortel ». Le vide autour de cette petite plate-forme, les barreaux au travers desquels il peut passer sans problème, pas d’eau, un pot de fleur pour faire ses besoins, mais pourquoi ? La réponse est toujours la même : « Pour qu’il soit à son aise ! ». Je lui annonce que nous allons repartir avec lui, qu’il passe son temps à pleurer et pour cause, qu’il n’a pas à boire, qu’il est seul dans un froid glacial, pauvre petit chiot, pauvre petit être sans défense… Elle commence à pleurnicher, parce que l’on va lui retirer son chien, mais finalement, elle préfère s’en prendre à la voisine, aux voisins, on lui a soi-disant volé sa poussette sur le palier, qu’a-t-elle fait de mal, elle fait juste vivre un chiot sur un balcon minuscule en plein froid et alors ? Il venait juste de faire des températures inférieure à – 15 ° C. J’en ai froid dans le dos.
    Les jours passent, Willy est très attachant… Willy, Willou, notre Willy, notre petit Willy, comment ne pas le garder celui-là encore. Si petit et avec une si grande personnalité. Un personnage ce p’tit chien, un ange, un amour.
     


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  • Astrid, Jocelyn et moi nous avons décidé de ne pas prolonger la bien triste de vie de Volka. Elle a été euthanasiée ce matin après avoir fait tous les examens nécessaires : échographie, ponction et analyse du liquide, radio et bilan sanguin.
    Elle avait du mal à respirer, à faire ses selles, à se lever et se coucher. Son abdomen était plein de liquide qu'il aurait fallu faire ponctionner au moins une fois par semaine en lui plantant une aiguille dans le ventre, il paraît que ça ne fait pas mal...
    Ses poumons aussi étaient pleins de liquide.
    De plus, elle pouvait ne pas supporter le traitement pour son coeur, énorme et qui appuyait sur sa trachée, la déviant, d'où sa respiration difficile.
    Ses pattes arrière étaient totalement dépourvues de muscles et sa bouche était complètement pourrie. Tout ça par manque total de soins ! A sa sortie de cette pourriture d'élevage, de cette vie d'esclavage à reproduire sans cesse pour engraisser ses bourreaux, elle aurait dû être soignée : pour son coeur, pour son arthrose et au niveau de sa bouche. C'était un minimum.
    VOLKA avait servi à la reproduction jusqu'à 10 ans, puis elle avait été adoptée par un couple qui, se séparant aujourd'hui, l'a abandonnée mercredi 28 décembre, la dame étant obligée de retravailler et VOLKA ne supportant pas la solitude.
    Astrid, Jocelyn, leurs enfants, leurs 4 chiens et leur chat ont alors accueilli VOLKA à bras ouverts, malheureusement pour bien peu de temps.
    Nous avons décidé d'abréger des souffrances qu'il était difficile de quantifier, l'espérance de vie de VOLKA étant très limitée et la qualité de cette vie résiduelle pouvant être dégradée encore davantage par un traitement cardiaque lourd et des diurétiques.
    Petite VOLKA, nous aurions pourtant tellement aimé te donner une jolie fin de vie, tu le méritais tant !


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  • Le lundi 6 juin 2011 vers 18h00, la fourrière de l’Aigle m’appelle. Un monsieur a trouvé deux bébés Labrador dans un champ et veut s’en débarrasser. J’appelle cette personne qui habite dans l’Orne au-delà de Nogent-le-Rotrou. Il me dit que les deux puces vont bien, qu’elles ont un peu de mal à manger mais qu’il a mis les croquettes dans l’eau et que ça va. Nous convenons que leur fille retrouvera Sébastien, qui travaille pour L’Homme et son Chien à mi-chemin le mercredi 8 à l’heure du déjeuner. Mercredi 13h30, mon portable sonne. Sébastien récupère deux petites chiennes en très mauvais état, l’une a le cou criblé de trous. Il paraît qu’ils ne s’en sont aperçus que le matin même, normal puisqu’ils avaient mis les deux petites misères squelettiques dans… des clapiers à lapins et les avaient laissées là depuis le dimanche 5 juin avec juste des croquettes trempant dans de l’eau et de l’eau. Quelle bande de… si j’avais su, j’aurais sauté dans ma voiture le lundi soir et je serais allée les chercher ! Nous avions perdu un temps précieux…  Dès l’arrivée de Sébastien, nous fonçons chez notre véto. Les deux puces sont dans un carton de bananes avec un peu de paille, il fait très chaud, elles ont passé 3 jours dans un clapier à lapins avec une forte chaleur, elles sont complètement déshydratées, elles sont maigres, très maigres. La plus chétive a le cou criblé de trous. Les trous sont bourrés de vers jaunes. Elle respire tout doucement, elle suffoque, elle est à l’agonie. Nous arrivons chez le véto, ils s’occupent de la puce immédiatement, piqûres, perfusion et opération immédiate, son cou est pourri, gangrené… Nous laissons sa sœur avec elle, sous observation et… pour ne pas les séparer. Les jours qui suivent sont cruciaux pour la puce que nous avons appelée Toscane. Taïga sa sœur, récupère vite. Nous leur donnons des aliments spécialisés hyper nutritifs. Toscane a du mal à reprendre le dessus, un abcès se forme dans sa gorge, là où elle a été opérée, au niveau des trous. Quelques jours après, nouvelle opération, nouvelles craintes qu’elle n’arrive pas à récupérer, qu’elle n’arrive pas à s’en sortir. Tout le monde s’accroche. Il y a quelqu’un près d’elle 24h/24h et… sa soeur Taïga. L’abcès revient à nouveau, nouveau traitement, tous les deux jours nous sommes chez le véto pour contrôler. Cela prendra 5 semaines pour que le risque soit complètement écarté et, qu’enfin, nous soyons sereins quant à l’avenir de Toscane. Dimanche 31 juillet, appel de Rosa, une dame âgée d’une cité de Dreux qui veille sur les chiens et chats de sa cité. Une femme qui trafique avec les chiens veut se débarrasser d’un chiot. Nous nous rendons sur place. Elle a disparu. Nous enquêtons une bonne partie de l’après-midi, nous finissons par retrouver sa trace et… son adresse. Nous nous rendons sur les lieux. Nous arrivons dans l’une des pires cités de Dreux, nous sonnons à sa porte, elle l’entrouvre, refuse que nous rentrions et… nous balance un chiot que j’attrape, le tenant fermement. Elle se ravise et… lui arrache son collier. Elle me demande alors : « Où est la chienne ? », « Mais qu’elle chienne ? » je lui réponds et en même temps, je comprends… Rosa lui avait fait croire que nous allions lui donner une femelle en échange de ce petit mâle, comme ça elle pourrait la faire reproduire et poursuivre son trafic de chiots. Nous ne traînons pas et repartons avec notre butin. Elle, elle a gardé le sien : le collier. Le petit, âgé de 2-3 mois, prostré, est collé contre moi pendant tout le trajet. Gavroche va rejoindre Toscane et Taïga. Le dimanche 7 août 2011, un jour gravé dans ma mémoire, coup de fil, une famille « intéressée » par Toscane ou Taïga, vient les voir vers 14h00. Le verdict ne tarde pas, ils décident de ne pas les séparer et… de les prendre toutes les deux ! C'était mon rêve. Nous les suivons chez eux, à une bonne cinquantaine de kms. Pour ne pas laisser Gavroche seul alors que nous allons le séparer de ses deux copines, nous l’emmenons avec nous. Une belle maison en pleine campagne dans un écrin de verdure de 7000 m2… un paradis. Un beau berger allemand et un chat nous attendent. Les présentations sont vite faites, je plaisante en disant que nous allons oublier Gavroche en repartant tellement il serait si bien là lui aussi. Ysée, la plus jeune des trois enfants a les yeux qui brillent à cette idée. Nous prenons un verre tous ensemble pour fêter l’adoption des deux petites sœurs. Le cas de Gavroche revient sur le terrain et, au final, il est lui aussi adopté par cette super famille. Je n’y crois pas, c’est merveilleux, un véritable conte de fée pour ces trois petits qui, quelques jours, 2 mois auparavant étaient voués à des destins bien sombres ! Le lendemain c’est ma fête et 3 jours après mon anniversaire. Ce fut le plus beau cadeau de toute ma vie ! Une après-midi qui restera dans ma tête et dans mon cœur. Une famille rare et formidable, des personnes de cœur, avec de vraies valeurs, inoubliables.


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  • Un soir de juillet 2011, nous allons voir un groupe de chats qu’une personne nourrit tous les soirs vers 11h00, à la tombée de la nuit, dans une rue d’un quartier de Dreux où les grands immeubles ont été abattus pour laisser place à de petits immeubles de deux étages flambant neufs, encadrés par de jolis petits jardins. Cette personne m’avait appelée au secours par manque de moyens pour acheter la nourriture et parce que les gens du quartier toléraient la présence de ces chats lorsqu’ils vivaient dans leurs vieux immeubles mais, à présent, ils n’en voulaient plus dans leur quartier tout neuf, parce que « ça faisait sale » !
    Nous arrivons avec un stock de boîtes et nous observons cette quinzaine de chats qui se jette sur la nourriture. Des chats extrêmement sauvages, car poursuivis et caillassés régulièrement, ils sont jeunes, les femelles attendent des petits, il y a aussi des chatons, une catastrophe !
    Soudain, très en retrait, j’aperçois un chat, filiforme, extrêmement maigre. Il approche lentement, tapis par terre, il rampe vers la nourriture. Il regarde à droite, à gauche, se retourne. Il est visiblement terrorisé. Il est maintenant à trois mètres des gamelles. Il attend que les autres aient fini leur festin. Puis, enfin, il peut se rassasier non sans continuer de regarder tout autour de lui. Nous attendons qu’il mange, puis, comme il se déplace toujours lentement, nous tentons de l’attraper. C’est facile, il n’oppose pratiquement aucune résistance. C’est un chat qui, contrairement aux autres, n’est absolument pas sauvage.
    C’est alors que, dans la lumière d’un réverbère, nous nous apercevons qu’il a toute la tête et le cou pelés. Nous le mettons dans une boîte de transport et le ramenons à la maison. C’est une chatte, on la baptise Sidonie. Le premier objectif est de la retaper. Elle mange bien. Nous avons un doute sur le fait qu’elle attende des petits. Nous faisons des tests chez le vétérinaire par rapport à sa pelade et à d’éventuelles maladies qu’elle pourrait avoir. Rien. Nous ne savons pas trop d’où vient sa pelade. Quelques semaines passent, Sidonie est devenue une belle chatte, ses poils repoussent. Nous la faisons stériliser et identifier. Tout va bien. Puis, quelques semaines plus tard, ses poils retombent. Nous lui donnons des croquettes spécialisées car nous soupçonnons à présent des problèmes d’allergie. C’est bien ça. Ses poils repoussent et ne tombent plus, tout est stabilisé.
    Nous retournons enquêter dans la cité et comme tout se sait, nous arrivons rapidement à savoir que Sidonie a été chassée de chez elle car ses maîtres ne voulaient pas dépenser d’argent pour la soigner et ils ont aussitôt repris un chaton… une situation malheureusement classique. On prend un animal pour profiter de sa compagnie en lui donnant la nourriture la moins chère possible, puis, au premier souci de santé, on s’en débarrasse ! Parfois, cela s’explique par un manque de moyens des maîtres, mais il y a d’autres moyens d’agir que de chasser son animal ou de l’abandonner, parfois salement… Souvent, ce n’est pas un manque de moyens, c’est juste pour ne pas dépenser pour un chat ou un chien ! Sans commentaire. Ces gens-là devraient s’abstenir définitivement de prendre des animaux.
    Sidonie est adoptée le 22 octobre 2011. Aujourd’hui elle coule une vie de chat heureux loin de cette maudite cité !


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  • Karine est en colère, son chat a été martyrisé. Sa colonne vertébrale est brisée. Demain, il sera euthanasié. Quant à son petit chat «Cannabis», il a disparu. Qui s'en prend aux animaux ? Le lendemain de la Fête nationale, les deux chats castrés de Karine gambadent dans le jardin familial. Peu enclins à la vadrouille et autre chasse, les deux compères ont l'habitude de rester ensemble sans autre curiosité que celle de rester autour des portes. Mais quelle surprise pour la maîtresse que de voir «Pétunia», l'animal le plus âgé, regagner le domicile en rampant et en miaulant de douleur. Le vétérinaire décèle vite l'indescriptible : une fracture de la colonne vertébrale provoquée par un coup violent et sec. «Peut-être un coup de barre», se désole Karine, en tout cas «un coup délibéré». «Pétunia» est à ce jour toujours chez le vétérinaire, gravement diminué, à tel point que l'euthanasie semble la seule issue pour abréger ses souffrances. Pendant toutes ces attentions portées à l'un, «Cannabis», le petit chat, aurait dû rentrer mais point d'animal. Karine est très en colère. Qui s'en prend ainsi aux animaux ? «Qu'on n'aime pas les chats, je l'entends, mais qu'on soit cruel, je le refuse». Les voisins de Karine, dans le petit quartier calme, sont eux aussi dans l'incompréhension, tous chérissent un animal de compagnie, ils craignent maintenant pour leur vie. «Heureusement qu'une grande solidarité joue dans le quartier, se console Karine toutes ces personnes âgées appellent «Cannabis».» Sans succès. «Ma question est de savoir qui, autour de moi, est capable d'un tel geste ? J'appelle tous ceux qui auraient eu à subir cette violence à la dénoncer au commissariat comme je viens de le faire. Il faut faire cesser ces actes barbares.» Autour d'elle, Karine raconte sa mésaventure, les langues se délient : «J'apprends que d'autres cas de cruauté existent à ce jour dans la cité mariale». Karine et son fils ont fait leur deuil du petit chat et pleurent la santé défaillante du plus âgé.


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